Organ international
Cirque et variétés en France
Boboss au Cirque Alexandra Franconi
A deux pas du cœur historique de Paris, devant la bibliothèque de l’Arsenal dont
le fonds est (pour peu de temps encore et c’est qie qui est déploré) riche d’une
foule d’ouvrages et de documents sur le spectacle, vient de s’épanouir un charmant
petit chapiteau, celui d’Alexandra Franconi, lointaine descendante des banquistes
ayant, dans le sillage d’Astley, mis en valeur le spectacle de cirque. Sous les toiles
joliment semées d’étoiles et agrémentées de mannequins clownesques au pourtour, cet
établissement a un atout maître en la personne de son principal animateur : Louis
Burlet dit Boboss. Popularisé par la télévision voilà une vingtaine d’années, cet
artiste du rire est devenu l’une des plus typiques incarnations d’un personnage d’Auguste
évolué. Avec Boboss, nous sommes loin de celui que ses bévues faisaient appeler « ce
pauvre idiot d’Auguste ! » lui serait plutôt « ce petit malin d’Auguste ! ». Et,
contrairement aux normes établies, le clown blanc, qui traditionellement l’accompagne,
apparaît davantage comme un témoin partenaire que comme le classique faire-valoir
un peu condescendant qui canalise ses facéties. Dans ce rôle, Gino Fratellini (fils
de Kiko) qui mit précédemment sa plaisante silhouette au service de plusieurs duos
et trios, a très bien su valider la nuance souhaitée : il fait montre d’une placidité
sereine assurant, par sa seule présence pailletée et quelques discrètes attitudes,
un contrepoint-tremplin aux déferlements joyeux de Boboss. Fameux auguste-comédien
que ce Boboss ! il est de ceux qui recherchent, qui ajoutent, avec un sens permanent,
avec un sens permanent de l’effet et de la trouvaille. En témoigne sa version de
« l’entrée des Ballons » revisitée par ses soins à l’aide d’une foule de petits « trucs »
personnels ou inédits comme son « Ballon Americain » ou sa « tente de camping en
un clin d’œil montée ». Bien des gags risquent d’inspirer de « chers » confrère mais
il n’a pas la goutte à l’imaginative ! Il possède à fond d’œil de ce qu’il fait rire.
Voir et entendre ses jeunes spectateurs lors de ses prestations est un régal et leur
joie est contagieuse. Boboss sait doser l’inattendu et l’attendu… il détient une
inénarrable virtuosité de gaîté communicative. En plus, il joue de la musique, chante,
jongle. N’en déduisez pourtant pas que son omniprésence occulte les autres attractions
du programmé, elle les enrubanne simplement d’une permanence jubilatoire qui, para-doxalment,
met en valeur les exercices de pur adresse telles les jongleries antipodistes de
Michaela BOUGLIONE-PRIN dont la force n’estompe pas la grâce pleinement exprimée
en un autres numéro … « adénique » celui-là… puiqu’il lui fait charmer des serpents.
Cest très sérieusement que sont appréciées les souplesses que sont appréciées les
souplesses et les voltes aériennes au trapèze et à la corde lisse de Stéphanie qui
n’a que douze ans ! c’est avec attendrissement qu’on la retrouve avec attendrissement
qu’on la retrouve avec de petits chiens dits savants. Et c’est toujours une surprise
d’assiter à l’escamotage de la directrice Alexandra Franconi, dans une étroite malle
transpercée de sabres par Kevin. Cela est de l’illusion mais dans l’ensemble du spectacle,
l’allégresse est réalité.
Adrien